Alain BOUWA

La mentalité du Royaume

La mentalité du Royaume

L’église d’aujourd’hui souffre. Elle souffre parce qu’elle a formé un nouveau Royaume dont la mentalité est restée celle du Monde. Pour comprendre la mentalité nouvelle que l’Eglise doit avoir, il faut d’abord décrire celle qu’elle ne doit pas avoir.

La mentalité du monde dans l’Eglise.

Quand Dieu conçoit l’Eglise, il ne la voit pas comme nous avons tendance à la voir. L’Eglise n’est pas simplement une organisation ou une association gérée par des individus. Dans l’esprit des chrétiens il y a une conception de l’église qui la résume à un lieu où des événements se déroulent. Certains pensent à l’Eglise seulement comme une clinique spirituelle ou matérielle. Certains voient l’Eglise comme un bureau où il y a des gens qui travaillent pour le compte d’une communauté. Beaucoup considèrent l’Eglise comme une organisation politique de grande influence. D’autres pensent l’église comme l’affaire des pasteurs et des dirigeants.

Ces conceptions erronées de l’Eglise ont une origine. Cette origine est ancienne. En effet les premiers missionnaires qui vinrent en Afrique avaient une conception grecque de l’Eglise qu’ils nous ont malheureusement transmise. C’est la conception catholique et protestante de l’Eglise. Dans cette conception on voit 2 entités qui se côtoient: le clergé et les laïques. Dans cette conception, il y a une distance entre ceux qui dirigent et ceux qui bénéficient de grâces et de services. C’est de là que part toutes les luttes et les divisions que l’on assisté dans l’Eglise. La mentalité de chefferie des responsables chrétiens est tout simplement inconcevable dans le Royaume de Dieu.

Matthieu 20 :25  Jésus les appela, et dit: Vous savez que les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les asservissent. Il n’en sera pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur; et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave.

Dans la pensée de Dieu l’Eglise est un Royaume dont les personnes ont une nouvelle conception de la communauté. L’Eglise a été créé pour présenter au monde un peuple dont la mentalité a été réformée et qui est devenu une famille dans laquelle les tares du monde n’ont plus leur place. Mais que constatons-nous ? Parce que l’Eglise refuse de faire une mutation complète de sa mentalité, c’est-à-dire ne pas se conformer au siècle présent, les œuvres que Dieu avait prévues ne sont pas manifestées.

Que signifie le Royaume de Dieu?

Marc 10:14 Jésus, voyant cela, fut indigné, et leur dit: Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent.

Le Royaume de Dieu ressemble à une communauté d’enfants. La question est celle-ci: comment peut-on décrire un peuple qui ne serait composé que d’enfants? Essayons d’imaginer quelles seraient les relations entre eux, quelles seraient les règles qui les régiraient?

Mat. 18 :1-5 Jésus, ayant appelé un petit enfant, le plaça au milieu d’eux, et dit: Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. C’est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. Et quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, me reçoit moi-même.

Jésus explique aux disciples que le Royaume de Dieu est caractérisé par l’humilité que l’on trouve chez les enfants. Les enfants ne se ventent pas et ne se comparent pas les uns les autres. Dans un peuple d’enfants il n’ y a pas de distinction de races de degré d’instruction, de moyen financier. Dans un peuple d’enfants il n’ y aura pas de plus grands et de plus petits. Les enfants sont humbles parce qu’ils n’ont pas encore été contaminés par les luttes de pouvoir et d’affirmation de soi. Les enfants partagent facilement ce qu’ils ont ensemble.

1jean 3:17 dit: Si quelqu’un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui?

L’amour entre les enfants est sincère et sans hypocrisie. Les enfants pardonnent facilement et ne gardent pas rancune. Voilà ce que devait être l’Eglise.

Le Royaume de Dieu est une communauté qui vit dans l’abondance

Dans le projet de l’Eglise selon Dieu, chaque personne qui viendrait dans le Royaume de Dieu verrait sa situation matérielle et financière et spirituelle améliorée. En effet le Royaume de Dieu a des principes qui lorsqu’ils sont appliqués procurent de l’abondance pour tous. Malheureusement ces principes sont bafoués par les chrétiens parce qu’ils n’ont pas reçu la mentalité du Royaume. Dans le désert, le peuple de Dieu recevait tous les jours la manne de Dieu.

Exode 16 :4 L’Éternel dit à Moïse: Voici, je ferai pleuvoir pour vous du pain, du haut des cieux. Le peuple sortira, et en ramassera, jour par jour, la quantité nécessaire, afin que je le mette à l’épreuve, et que je voie s’il marchera, ou non, selon ma loi.

Chaque famille recevait la quantité qui lui suffisait pour vivre chaque jour. Personnes n’en avait en trop et personne n’était indigent. Chacun recevait selon ses besoins. Si cela était possible dans le désert à combien plus forte raison aujourd’hui où il y a des possibilités importantes. Le problème est que les chrétiens viennent d’un monde égocentriques, plein de passions pour l’accumulation des biens, de convoitise charnelles etc et  ne veulent pas déposer cette mentalité à la croix et croire que le Dieu qui a nourri son peuple avec de la manne n’a pas changé, il pourvoit toujours à tous les besoins de ses enfants selon sa richesse en Jésus Christ. Les chrétiens du 1er siècle ont marché dans la nouvelle mentalité du Royaume de Dieu pendant un temps.

Actes 2:44:47 : Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun. Ils étaient chaque jour tous ensemble assidu au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de coeur, louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés.

N’est ce pas étonnant de voir que les premiers disciples vivaient dans la même grâce que ceux du désert ? Ce qui est important dans ce texte ce n’est pas simplement ce qu’ils firent mais le motif et l’état mental qui les poussaient à faire ce qu’ils ont faits. Ils le firent parce qu’ils avaient une relation profonde avec Dieu. Ils le firent en obéissance à l’Esprit de Dieu. Ils le firent parce qu’ils avaient compris l’importance de la valeur du partage dans le Royaume de Dieu. Ceux qui entraient dans l’Eglise recevaient une mentalité différente de celle du monde. Ils comprenaient que le peuple auquel ils appartenaient, formait une famille nouvelle dont les liens étaient même plus forts que les liens charnels. La nouvelle mentalité les avait amené à ne plus considérer leurs biens comme étant les leurs mais celle du royaume de Dieu. Ils avaient suffisamment de confiance en Dieu et aux dirigeants pour croire que l’Eglise ou la communauté prendrait soin non seulement d’eux mais de tous.

Résultat : un formidable élan de générosité et de partage des biens d’une manière volontaire. Chacun apportait dans la communauté ce qu’il voulait donner. Je pense que les gens ne donnaient pas tout ce qu’ils possédaient mais ce qu’ils donnaient, ils le faisaient de manière volontaire et sacrificielle. Aujourd’hui les chrétiens ont peur de donner dans le royaume : leur temps, leur argent, leur biens par peur de perdre. C’est la mentalité du monde. Chacun pour soi Dieu pour tous ! Je donne si on me donne d’abord !

Le monde attend la manifestation de la nouvelle mentalité du Royaume

L’Eglise sera influente et puissante quand nous comprendrons et nous accepterons de changer de mentalité. Nous devons voir l’Eglise non comme un lieu pour recevoir des autres mais pour donner. Nous devons absolument résister à la mentalité mondaine de tirer profit de quiconque mais d’avoir un coeur pour servir les autres pour partager ce que l’on a de manière libérale. Si nous tournons nos cœurs vers les autres, il y aura un tel élan de générosité que le monde sera naturellement attiré à l’Eglise. Il faut briser la barrière ecclésiastique entre ceux qui dirigent et ceux qui reçoivent. Nous avons des rôles différents mais nous sommes membres d’un seul corps. La nouvelle mentalité, c’est la mentalité du Corps de Christ. Si nous adoptons cette mentalité,

– Nous vivrons comme une famille qui ne privilégie plus seulement sa famille biologique mais aussi sa famille spirituelle.

– Nous aurons une nouvelle conscience: la conscience des besoins de Dieu

– nous verrons des enfants que Dieu nous a envoyé pour que nous devenions leurs pères

– Comme fils ou filles nous verrons que Dieu a pourvu des pères et des mères dans l’église

– nous considérerons les problèmes des frères et soeurs et de la communauté comme les nôtres

– nous aurons à coeur le progrès de la communauté entière avant ceux de nos communautés biologiques

Cette nouvelle mentalité produira un amour tel que les hommes seront attirés à Christ.

Il est temps

Il est temps bien-aimé de sortir de la mentalité égocentrique que le monde nous a donné. Il est temps de refuser de rester dans cette communauté de structure grecque, qui sépare le séculier du spirituel. Il est temps que nous puissions vivre pleinement ce que Dieu a réservé pour chacun de nous dans son Royaume de Dieu. Il faut pour cela une révolution dans notre conception de ce qu’est l’Eglise. Il faut un véritable changement de mentalité. Nous voulons voir une communauté où les chrétiens n’ont plus peur d’investir ce qu’ils ont en propre pour le bien de tous et de la communauté. Nous voulons voir une communauté où les  enfants de la rue, les prostituées, les drogués, les sorciers, les rosicruciens qui se repentent,  peuvent trouver refuge parce qu’ils sont acceptés comme des frères comme des parents. Une communauté qui a brisé les barrières que l’on trouve dans les communautés du monde : les barrières familiales, les barrières raciales, de nationalités, d’ethnies, d’âges de moyen financiers, de statut social.

Une communauté où sont formés des pères et des mères selon Dieu et non selon la société. Des pères et des mères qui acceptent de jouer le rôle de papa ou de maman pour les fils et les filles dont elles ne sont pas les géniteurs. Une Eglise dont le critère de succès n’est pas le nombre de personnes ou de bâtiments construits mais le nombre de cœurs qui aiment le Seigneur et qui ont tout sacrifiés pour le servir. Voilà l’Eglise du 21ème siècle une église qui ne s’occupe pas seulement de nourrir les esprits affamés mais qui par son dynamisme offre des richesses ; du travail et de la joie aux chômeurs aux laissés pour compte de la société. C’est de cette église dont je rêve.

Alain Bouwa

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