Alain BOUWA

Le succès d’une œuvre selon Dieu

Dieu a donnée à ses serviteurs des visions particulières à accomplir mais si vous demandez à chaque serviteur de dire ce qui caractériserait le succès de son oeuvre, personne ne vous décrira la même chose. Chacun le décrira selon la définition ou la compréhension de ce qu’il considère comme le succès.

Ce qui veut dire que les gens pensent qu’une vision a réussi ou échoué selon la manière avec laquelle ils voient le succès. Voilà l’une des raisons qui font que des personnes s’écartent de l’appel à servir Dieu dans une église et quittent prématurément l’église où Dieu les a envoyés.

Le mot « succès » n’est employé qu’une seule fois dans la bible (Josué 1 :8). Je crois que ce n’est pas un hasard si l’utilisation de ce terme est si limité.

Je pense que c’est parce qu’il est ambigu puisqu’il dépend de la manière dont les gens voient une situation. C’est pourquoi il est absolument nécessaire de comprendre un mot car les mots portent un poids important.

Le succès selon le monde ou Dieu ?

S’il y a une question qui taraude beaucoup de serviteurs et de servantes de Dieu et même des chrétiens, aujourd’hui, c’est bien celle-ci. Comment savoir que “j’ai réussi ?” Qu’est-ce même que la notion de “succès”?

Il s’agit en effet d’un des mots les plus utilisés à l’heure actuelle pour promouvoir toutes sortes de livres, DVD, CD… pour savoir comment trouver en nous les clefs d’un “ministère couronné de succès”, pour avoir une vie réussie avec Dieu, dans nos affaires, dans notre développement personnel, dans notre mariage…

La plupart de ces matériaux sont sans aucun doute de nature à nous enrichir, à nous apprendre à trouver en Christ des promesses jamais réellement saisies. Alors où est le problème me direz-vous ?

La question qui se pose est plus dans la définition même de ce que nous recherchons. Le succès selon qui ? Nous-mêmes ? Ce que les autres pensent de nous ? Ou selon Dieu ?

Quels critères pour le mesurer d’une manière objective ?

Cette question cache une telle complexité de critères qu’il faut absolument se garder des réponses simplistes.

Beaucoup d’hommes et de femmes qui servent Dieu depuis des années s’interrogent sur leur réussite.

Il est important de savoir à intervalles réguliers, où nous en sommes dans notre intimité avec Dieu, notre service pour Lui. Il nous faut nous remettre en question, évaluer la qualité de ce que nous faisons si nous ne voulons pas courir le risque de perdre contact avec la réalité et de tomber dans la médiocrité ou la suffisance.

La question est quels sont les critères que nous devrions utiliser pour évaluer notre succès ou notre échec. Voici quelques critères qui sont généralement utilisés pour évaluer les œuvres chrétiennes.

+ Le nombre de personnes (taille de notre assemblée, personnes touchées lors des rencontres, personnes assistant aux réunions…)

+ Le nombre de pays dans lesquels nous exerçons notre ministère, le nombre d’activités où nous sommes impliqués, le nombre de besoins auxquels nous répondons, le nombre de livres écrits, de CD/DVD vendus…

Cependant, toujours plus est-ll synonyme de toujours mieux ? Notre influence est-elle supposée ou réelle ? Notre pouvoir de décision, notre rang dans la hiérarchie de notre dénomination, notre renommée dans le pays et au-delà, nos relations… Toujours plus haut, plus loin signifie t’il toujours plus près de Dieu ?

Nous connaissons tous un serviteur de Dieu à succès qui faisait la une de journaux au Cameroun qui a du se réfugier au Canada. Pouvons-nous dire qu’il avait du succès selon Dieu parce qu’il roulait carrosse, il se pavanait avec les ministres etc?

Le nombre de bénédictions matérielles acquises au cours de notre vie: Maison, voiture, salaire, objets hi-tech… Ou bien leur absence (!) Est-il un signe d’approbation Divine sur notre service ? Être plus riche ou plus pauvre est-il un critère d’évaluation de notre «succès» avec Dieu ?

A la vue de ses critères de notre temps, soyons honnêtes. Comment jugerions-nous la vie de Jean Baptiste qui est mort décapité? Et celle de Paul qui passa tant d’années en prison ?

Cette recherche du succès peut parfois devenir une telle obsession que certains n’hésitent pas à sacrifier sur l’autel de leur réussite, leur famille et leurs enfants, préférant vivre un succès public au prix d’un échec privé, mais combien de temps avant que tout ne s’écroule ?

Certains des critères de succès que les gens poursuivent aujourd’hui sont extrêmement destructeurs. Combien de femmes ont pratiquement détruit leurs foyers sous le fallacieux prétexte qu’elles n’étaient pas heureuse parce que leurs maris ne leur donnait pas suffisamment d’argent pour leurs caprices. Au lieu d’être reconnaissant pour ce qu’on ne leur permettait de gaspiller l’argent du foyer sur des futilités, elles ont pris sur elles de divorcer pour trouver le succès ailleurs.

Afin d’éviter d’en arriver à de telles extrêmes, malheureusement loin d’être des cas isolés, il est bon de savoir nous poser de temps à autre des questions de nature à conduire notre réflexion, telles que:

Suis-je rempli de frustrations ? Lesquelles ? Pourquoi ? Quelle est la solution de Dieu à cela ?
Suis-je satisfait avec que je vis ? De ce que je fais ? Quelle est la solution divine ?
Suis-je souvent en train de me comparer aux autres ? Que dit Dieu ?
Pour quelles raisons ai-je toujours besoin de ce sentiment de réussite ? Pour satisfaire qui ? Qu’est ce que le succès selon Dieu ?

Quels sont les valeurs ou les principes qui dirigent ma vie ?
Mes occupations sont elles centrées sur moi ou avoir de l’argent?
Est-ce possible que j’essaye de gagner le respect et l’amour de Dieu en faisant ce que je fais?

Si vous êtes à la quête du « succès selon le monde et non Dieu » ces questions vont vous aider parce qu’ils posent le problème des valeurs.

Quand nous venons à Christ, en réalité c’est pour développer des valeurs que le monde ne saurait nous donner. Ces valeurs sont par exemple : la paix dans le cœur avec Dieu, l’assurance du salut, l’amour du prochain, le respect de l’autre, le pardon, le contentement, la joie divine, la satisfaction intérieure, etc.

Le monde recherche ces valeurs sans le savoir. C’est quand nous vivons selon ces valeurs que notre âme trouve le repos. Sans cela nous nous agitons de part et d’autre au sujet de choses qui n’en valent pas la peine.

Vous vous apercevrez en mettant la parole de Dieu en pratique qu’en réalité, le monde vous a donné de fausses valeurs qui conduisent à des frustrations et des convoitises qui sont destructrices.

Vous voulez qu’on parle de vous, que les gens vous glorifient, vous voulez de la sécurité par votre compte bancaire. Vous avez des querelles sur des sujets inutiles, vous êtes remplis de haine, de doute parce que votre vie est centrée sur vous-mêmes et vous vous plaignez de tout sauf cela.

Trop souvent, le passage de Matthieu 25.14-30 où l’on voit le serviteur qui a multiplié le plus son investissement pour être le plus récompensé par son maître, a été compris comme un appel à toujours faire plus pour satisfaire Dieu.

Or, nous savons que Son amour pour nous est inconditionnel. Son amour ne dépend pas de ce que nous faisons pour lui puisque c’est l’amour de Dieu qui produit en nous les œuvres que nous faisons.

1 Corinthiens 3.14 Si l’œuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense.

Remarquez premièrement que ce sont les œuvres bâties sur le fondement c’est-à-dire Christ qui sont évalués. Nous recevrons au tribunal de Christ une récompense basée, non sur le volume de ce que nous aurons fait, mais sur la manière avec laquelle nous aurons servi (c’est à dire par la foi et l’Esprit).

Car les œuvres qui lui sont agréables sont celles qu’il produit au travers de nous et non ceux dont nous prenons seul l’initiative. Le volume de cette œuvre est donc selon son bon vouloir. C’est Dieu qui donne l’accroissement à l’œuvre qu’il a commencé avec notre collaboration.

Attention, ceci n’est pas un appel à la paresse, mais Dieu seul est le maître des circonstances et des terrains. Celui qui défriche et laboure doit parfois laisser sa place à celui qui récoltera.

Lequel aura le mieux “réussi”? Est-ce celui qui ramasse les gerbes avec joie, ou celui qui a labouré et semé dans les larmes ? Les critères de succès de notre Père ne sont pas ceux d’ici bas, combien d’entre nous se sont ils égarés pour ne l’avoir pas compris ?

Souvenons nous qu’aux yeux de notre Seigneur, l’obéissance vaut mieux que les sacrifices (Samuel 15 :22), et que la vie éternelle c’est de le connaître au travers d’une vraie relation avec Lui. C’est pourquoi la bonne attitude est de travailler avec fidélité et laisser le succès à Dieu !

Lu 17:10  Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites: Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire.

Ce n’est pas nous qui produisons le résultat c’est Dieu qui fait croître la semence qu’il a lui-même pourvu. Notre rôle c’est d’obéir et après l’avoir fait, de se considérer comme des serviteurs inutiles.

C’est comme les microbes en nous, nous sommes leur garde manger.

En définitive avoir du succès selon Dieu, c’est marcher selon le plan de Dieu pour sa vie. C’est marcher selon l’Esprit et non la chair. C’est avoir une relation de soumission et d’amour envers Dieu.

Différence entre le « succès » des œuvres dans l’Ancien et ceux du nouveau Testament

Il est aussi important de faire une différence entre le succès de l’œuvre dans l’Ancien Testament et celui du nouveau Testament. Dans l’Ancien Testament, la réussite de l’œuvre divine dépendait d’un leader et par conséquent reposait beaucoup plus sur la capacité d’un homme à être dirigé par Dieu.

Dans le Nouveau Testament le Saint Esprit est répandu sur tous les disciples et les responsabilités dans l’œuvre de Divine sont beaucoup plus partagées (Ephésiens 4 :1).

Dans le nouveau Testament, Dieu a donné à son Eglise, un leadership beaucoup plus qu’un leader isolé pour plus d’efficacité.

Dans l’Ancien Testament, l’œuvre s’arrêtait aux juifs et donc à un peuple tandis que dans le Nouveau Testament l’œuvre a pris une dimension pluri ethnique et plus étendu.

En multipliant les leaders dans son œuvre, Dieu a fait en sorte que l’échec d’une personne ne signifie plus forcément l’échec de l’œuvre de Dieu car désormais son œuvre peut se poursuivre de plusieurs autres manières.

Pendant que certains paraissent ici à Douala, d’autres travaillent plus fort à Yaoundé, Paris etc.

Quand Dieu donne une vison à un leader dans le nouveau Testament, il n’y a qu’une seule vision mais la tâche du visionnaire est de partager la vision avec d’autres leaders qui sont appelés à travailler en équipe avec lui pour l’accomplissement de la vision divine.

Le succès d’une vision dans le nouveau testament ne repose donc plus sur un seul individu mais sur un travail collectif du leadership et devient maintenant dépendant de la manière avec laquelle chaque membre du leadership envisage sa tâche.

Sachant que le but ultime de Dieu, c’est de se révéler à chaque personne dans ce monde, cela doit commencer par ceux qu’il appelle au leadership.

Ce qui signifie que la vision donné au leader n’aura du succès que si chacun individuellement pris a une relation profonde avec Dieu. Comme nous l’avons vu, le succès avec Dieu c’est avoir une relation d’amour avec lui.

C’est marcher avec Dieu par son Esprit. La réussite personnelle de chacun des leaders est caractérisée par sa capacité à marcher personnellement avec Dieu selon son appel et son plan pour lui.

La réussite collective dépend essentiellement de la réussite individuelle de chaque leader impliqué dans la vision à être une personne connectée à Dieu et accomplissant son appel particulier dans la vision globale du ministère.

Ce n’est plus seulement le succès du visionnaire qui est importante mais celui de tout le leadership associé. D’où l’importance de la formation du leadership ou des disciples.

Luc 4 :18-19 L’Esprit du Seigneur est sur moi, Parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, 4-19 Pour proclamer aux captifs la délivrance, Et aux aveugles le recouvrement de la vue, Pour renvoyer libres les opprimés,19  Pour publier une année de grâce du Seigneur.

Nous pouvons soutenir cet enseignement par l’exemple de notre Seigneur Jésus Christ. Quand il est venu, il avait une vision et une mission. Il n’est pas entré seul dans sa mission. Il s’est choisi douze personnes qu’il a formées et envoyées en mission à la fin de son œuvre.

Il les a instruit à faire de même que lui en faisant des disciples (former les leaders) et les envoyer (comme missionnaires) dans le monde.

Durant son œuvre sur la terre, Jésus n’a pas travaillé seul, la réussite de sa mission ne dépendait pas seulement de lui mais de son leadership car après sa mort  ces derniers devaient continuer la vision.

Jésus n’avait même plus personne qui le suivait à sa mort mais sa mission ne s’est pourtant pas arrêté parce qu’il avait bien formé ses leaders. Sa mission fut un succès selon Dieu et non le monde parce qu’il avait fait ce que son Père voulait qu’il fasse et non ce que le monde aurait voulu : le nombre, la notoriété, la foule, les biens etc. C’est ce que Satan lui a proposé lors de sa tentation dans le désert. C’est sur de tels critères que beaucoup jugent l’œuvre de Dieu malheureusement.

Voilà, pourquoi le pape Francis a blasphémé en disant que Jésus avait échoué dans sa mission. Le pape n’a rien comprit au succès d’une œuvre selon Dieu.

Le vrai succès est interne et non externe

1Co 3:13  3-12 l’oeuvre de chacun sera manifestée; 3-13 car le jour la fera connaître, parce qu’elle se révèlera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’oeuvre de chacun.

1Pi 1:17  Et si vous invoquez comme Père celui qui juge selon l’oeuvre de chacun, sans acception de personnes, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre pèlerinage,

Chacun de nous verra son œuvre évalué le jour de son jugement. Quelle œuvre présenteras-tu au Seigneur. Nous ne sommes pas venus dans ce monde pour admirer ou critiquer et comparer les œuvres des autres mais nous avons été envoyés sur cette terre pour accomplir les œuvres que Dieu a préparés d’avance pour que chacun accomplisse.

Pendant que nous tournons en rond allant de gauche à droite, sachons que le temps que nous passons sur terre est pour produire une œuvre qui sera jugée à la fin de notre parcours.

1Co 3:9  Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu.

Eph 2:21  En lui tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur.

Le succès de cette œuvre du CMC ne dépend pas de ce que ce que nous construirons comme bâtiment d’églises ou du nombre d’âmes que nous aurons gagné mais de ce que nous deviendrons en Christ.

Car chaque fois que nous permettons à Dieu de produire son appel au travers de nous, il nous émonde pour que nous lui ressemblions.

Le succès n’est pas extérieur mais intérieur en nous. Nous sommes l’édifice que Dieu bâti. Plus nous permettons à Dieu d’achever son œuvre en nous, plus nous avons du succès. Plus Dieu se révèle dans la vie d’une personne plus il a du succès.

Où est le succès de Paul, Matthieu ? Peut-on le voir ? N’ont-ils pas eu du succès ? Oui sûrement mais comment Paul a-t-il évalué le sien ?

2Ti 4:7-8  J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Désormais la couronne de justice m’est réservée; le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement.

Paul nous révèle ici que son succès repose sur le fait d’avoir gardé la foi jusqu’à la fin de sa vie et il ajoute que des couronnes lui ont réservés. Donc il est sûr de ses récompenses. Il n’a pas parlé de ce qu’il a accompli sur le plan humain mais ce qui s’et passé au niveau de sa foi qu’il a préservé. Quelle leçon de sagesse! Paul tenait assujetti sa chair pour ne pas pécher, parce qu’il savait que c’était cela son combat.

Quelle personnalité devenons-nous en Christ, sommes-nous entrain d’être transformés au fur et à mesure que nous le connaissons ? Gardons-nous la foi ? Y a-t-il du progrès dans ta vie spirituelle ou c’est la religion du moi, moi et moi.

C’est pourquoi ce qui m’importe c’est ce que je peux faire pour t’aider à grandir et bâtir une foi solide d’abord avant tout. Quand ta foi est ferme, comme un bon arbre je sais que tu produiras des fruits. Je laisse le résultat à Dieu qui se charge de cela. Paul ne contrôlait pas les églises qu’il créait, il laissa le résultat à Dieu. Ce qui se passait dans sa foi était le plus important.

Dites-moi ce que vous pensez, vos expériences ou votre réflexion dans la section commentaires en dessous. Sentez-vous libre de déposer une suggestion. Je serai heureux de recevoir de vous et donner de la valeur à votre contribution.

Alain Bouwa

alainbouwa.com

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